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Argentine : les droits de l’Homme, base d’un avenir libéral

Dans cette série – Les combattants de la liberté – nous donnons la parole à des acteurs du terrain, partout dans le monde, afin qu’ils racontent les défis pour la liberté dans leur pays. Dans ce dernier épisode, Nicolas Perini, coordinateur de Students for Liberty, pose un regarde critique sur le gouvernement actuel et sur son ambivalence concernant le respect des droits de l’Homme.

Les combattants de la liberté – Argentine– Épisode 3

Penser aux droits de l’Homme, à leurs violations et à leurs conséquences politiques au XXIe siècle semble représenter un retour en arrière par rapport à la réalité quotidienne.

En Argentine, pour situer le contexte, la dernière dictature a eu lieu entre 1976 et 1983. Cette étape, marquée par les nombreuses violations des droits de l’Homme, des disparitions et des décès, a aujourd’hui été surmontée. De nos jours, tant le gouvernement que d’autres mouvements sociaux et politiques de gauche s’arrogent le monopole du rejet des régimes autoritaires et prétendent être les uniques défenseurs des droits de l’Homme.

Or, comme les libéraux le savent bien, il n’est pas nécessaire de rappeler toutes les situations où nos valeurs étaient bien supérieures à celles des mouvements collectivistes, qui ont entraîné la mort de millions de personnes. La Chine de Mao, l’URSS, le Cambodge, et aujourd’hui le Venezuela et Cuba, sont des exemples de régimes qui ont fait des milliers de victimes et de personnes portées disparues. Une partie de ceux qui, du moins en Argentine, prétendent être les défenseurs des droits de l’Homme, partagent l’idéal socialiste défendu par ces modèles au bilan désastreux.

Les revendications pour la liberté individuelle, le respect de la propriété privée et la défense de sa propre vie ont contribué à faire tomber des régimes dans le monde entier. Aujourd’hui, en Amérique latine, les idées de liberté individuelle sont à la mode, non seulement comme réaction à des violations particulières des droits des citoyens, mais aussi comme réel point de départ d’un combat plus universel. Les réglementations qui sont en place dans nos pays frôlent constamment une situation digne d’une dictature et rappellent dangereusement des caractéristiques spécifiques des États autoritaires, qui oppriment la population en réduisant leur liberté individuelle, la propriété privée et leur droit à mener librement leur vie.

En tant que libéraux, du moins en Argentine, nous nous trouvons dans des situations comme celles décrites dans les deux articles précédents. Nous nous engageons constamment pour la liberté individuelle et contre les restrictions imposées par l’État. À chaque nouvelle coercition étatique, de nouvelles personnes s’intéressent à nos idées, ce qui est clairement une bonne chose (ironique n’est-ce pas ?). Cependant, nous ne pouvons pas non plus tolérer ce que nos pays vivent. En Argentine, au cours de l’année 2020, le monopole légitime de la coercition physique de l’État a entraîné de nombreuses violations des droits de l’homme et des disparitions. En général, la pandémie a été le prétexte pour interdire les déplacements dans le pays. Selon cette logique, toute personne qui ne se conformait pas à cette disposition pour n’importe quelle raison subissait les conséquences du pouvoir de l’État.

Ce qui est particulier à l’Argentine, c’est que ceux-là même (les péronistes au gouvernement) qui détestaient les forces de police en accusant les «libéraux» d’être des répresseurs et des dictateurs en puissance depuis la fin de la dictature, se mettent à appliquer des méthodes bien plus radicales, une fois au pouvoir.

En effet, la situation a bien changé. Pour le gouvernement national, toute personne qui s’oppose à ses politiques ou qui ne respecte pas les dispositions officielles doit être emprisonnée et punie par la police. Les restrictions en place rappellent celles en vigueur dans d’autres pays : couvre-feu de 20 heures à 6 heures du matin, activité commerciale fermée entre 19 heures et 9 heures, interdiction de se rassembler dans des espaces fermés avec plus de 10 personnes, et déplacements limités. Le gouvernement national ne permet pas aux gens de circuler librement et punit ceux qui ne se conforment pas, alors qu’à une autre époque, ils auraient dénoncé ces attitudes comme étant celles d’une dictature. Les libéraux, en revanche, ont toujours défendu le droit des personnes à circuler, à exercer leur droit de travailler et de se réunir dans des espaces privés et publics.

Les libéraux se trouvent dans une situation paradoxale. C’est assurément un moment historique. Chaque jour, de plus en plus de personnes rejoignent nos idées. Le problème ? De jour en jour, le gouvernement national adopte des mesures plus autoritaires, utilise davantage les pouvoirs de la police et de l’armée à son avantage, et limite notre liberté d’expression. L’avenir est incertain, mais prometteur. Il nous appelle à agir pour le changer, même s’il est parfois difficile de voir comment. L’avenir, espérons-le, sera libéral.

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